SainteLyon 2021 : 78kms en marchant dans la neige et sur le verglas : La revanche de 2019

Le week-end du 27 et du 28 Novembre 2021 est le week-end de la #SainteLyon, doyenne des courses nature en France.

Je m'étais inscrit en début d'année... Pas de bol, après avoir abandonné en 2019 à Ste Catherine, je me blesse mi 2021 et traîne la blessure longtemps... Trop pour pouvoir envisager une participation en courant. Ayant une revanche à prendre sur 2019 où le moral avait lâché, je décide de concourir en marchant, avec pour seul défi de passer la ligne dans les délais.

Mon cousin Frédéric, est quant à lui inscrit sur la LyonSainteLyon, report de l'édition 2020... Blessé récemment aussi et en phase de reprise, il ne fera "que l'aller" -)

L'aller de la LyonSainteLyon avec Mimi, la femme de Fred, et Frédéric

Nous arrivons tôt le Samedi matin à la Halle Tony Garnier afin que Fred puisse prendre le départ, et qu'ensuite je récupère mon dossard.

Les 2 amoureux viennent du Sud de la France, ils sont gelés par 2° :-)

J'en profite pour échanger quelque mots avec Alexandre Boucheix, tenant du titre et futur vainqueur de cette nouvelle édition

Fred a peut d'avoir froid :-)

Arrivée tranquille à Soucieu en Jarrest

Le champion repart pour les 32 derniers kms. Pas mal pour quelqu'un qui n'a que peu d'entraînement ces derniers temps.

Le groupe de tête arrive en mode footing à St Christo... L'aller n'est pas chronométré. Il règne une belle ambiance dans ce groupe.

Arrivée de Frédéric à St Christo...

Avec l'excitation, j'ai oublié de prendre une photo de Fred à l'arrivée. Mais 10 min après, il semble frais comme un gardon ;-) L'aventure se termine volontairement pour lui ici

Ma SainteLyon

Au parc des expos je croise Muriel et Thomas, puis Bruno, Florian, Patrick, Song, Farid et Sébastien de courir à Valence.

Une partie du groupe Courir à Lyon Parilly est reconstitué <3

Bruno Lafeignasse c'est lui... Par contre, je ne comprends pas, je n'ai pas trouvé son nom sur la liste des inscrits

Je reste en compagnie de Bruno et l'attente est assez longue comme toutes les fois. Vers 21h30 nous nous apercevons qu'il neige à gros flocons et que ça tient... Mais un quart d'heure plus tard... tout est terminé.

22h30, espérant pouvoir partir dans les premières vagues, Bruno et moi nous mettons en place. L'attente va durer 2h30 :-( car nous ne partirons qu'à minuit dans la troisième vague).

Minuit, le départ de la troisième vague est donnée. Bruno et moi sommes séparés. Il coure, je marche... Je marche en longeant les barrières pour ne pas gêner les autres coureurs, et au bon de 2 ou 3 minutes je me retrouve seul, avec un autre marcheur en point de mire...

J'accélère un peu pour le rattraper, autant ne pas être seul et discuter. Le monsieur a déjà fait la Saintexpress en marchant... et me dit ne pas savoir ce qu'il en est. Je garde mon rythme et au bout d'un km il me dit de continuer à mon rythme, que je vais trop vite pour lui...

L'ambiance est irréelle... En pleine saintelyon mais seul :-) Ca ne va pas durer, car les concurrents de la vague 4 arrive. J'en suis à 2,5km et à partir de maintenant je ne serais plus jamais seul, car je suis dans les premières pentes et les concurrents qui arrivent vont progressivement se mettre à marcher dans les bosses... Evidemment, comme ils courent lors des replats ou des descentes, ils me larguent, mais d'autres arrivent... Mais je commence déjà à en rattraper dans les montées alors que nous n'avons pas atteint le 10° km... C'est à ce moment que Sébastien D. de courir à Valence, que j'ai connu il a deux ans, me double et m'encourage...

La montée vers St Christo, que je redoute pour sa première barrière horaire. elle conditionne pas mal de choses pour moi... Il faut être repartir au plus tard à 4h15 de St Christo. L'expérience des BRM cyclo fait que je sais que plus j'ai d'avance, moins j'ai de stress. J'arrive un peu avant 3h à St Christo, j'y retrouve Frédéric qui m'attends et qui est transie de froid, tandis que Mimi qui m'a attendu une bonne heure est retournée est à la voiture.

L'arrêt est express... Passage de la sortie à 3h04... soit 1h11 d'avance sur la barrière. Bon signe.

La prochaine étape est celle qui me mène à Ste Catherine, la plus dure, car 14km pour 507m de dénivelé. Mais elle passe assez facilement, d'autant plus que je l'ai en tête rapport à la reconnaissance d'il y a 2 ans, et au suivi de Frédéric cet après midi.

Là commence les premiers coups de mou... En effet, je pensais que bien avant Sainte Catherine, nous aurions de la descente. Hors, celle ci n'arrive qu'environ 1,5km avant le ravito... Il est 6h05 environ quand j'arrive. Frédéric m'attend. Il a du mérite, car il a du se garer à 4km de là, les routes étant bloquées par l'organisation...

Je ne suis pas de bonne compagnie car il s'est trimbalé mon sac avec les affaires de rechange, mais comme je suis bien, je ne les utilise pas :-( 

Je repars du contrôle à 6h11 soit avec 49min d'avance sur la barrière horaire. La prochaine est fixée à Soucieu, km 56 à 11h45... soit 4h45 pour faire 14km. Ca devrait donc le faire... 

Là, je connais pas mal le terrain pour y avoir effectuer 2 fois le trail des têtes plates. ça grimpe tranquille. La neige qui n'arrête pas de tomber depuis le départ, se transforme progressivement en glace... Il faut ruser en passant sur les bords herbeux des chemins... 

Heureusement, ce n'est pas trop technique, et même sans les bâtons, je monte avec un bon train.

En fait la montée va se transformer en patinoire. Avec le vent, la neige est verglacée et je me casse la figure 7 fois, dont une fois où j'ai peur de ne pas me relever... A cet instant, je me bénis d'avoir demandé à Fred de ne pas m'attendre à St Genou, car je crois que sinon j'aurais lâché... comme quoi...

Montée vers "Le Signal", point culminant de la balade

Je continue mon chemin et la montée vers "Le Signal", le point culminant de la course est interminable. La neige tombe, le vent souffle... on glisse... mais il y a toujours du monde et on est solidaire... En plus le jour vient de se lever... Du coup on voit au loin et ça ne fait que monter. Bref, la partie Ste Catherine - St Genou (13km) est avallée en 1h45, soit à la moyenne de 4,71km quand celle de la barrière Horaire est de 4,75 au global. Je me dit que ce n'est pas si mal...

Un peu avant e contrôle de Saint Genou

A cet instant, quand je repars du contrôle après avoir pu avaler une bonne soupe chaude, je sais qu'il me reste environ 3 étapes de 11 km, soit quand même 6h30 environ... Ca doit le faire...

J'avoue ne plus trop me souvenir de la partie St Genou-Soucieu :-) ce qui signifie que je dois être un peu dans le dur au final... Je me souviens juste de continuer à marcher, de rattraper du monde encore et encore, et de discuter avec les coureurs/coureuses et de les renseigner sur l'obsession de chacun à savoir les barrières horaires...

Vers 10h50 j'arrive à Soucieu. Fred et mimi sont là et s'occupent de moi. Il y a 2 kms, j'ai passé le panneau indiquant plus que 35 km :-) Le moral est gonflé à bloc et encore plus lorsque je jette un coup d'oeil aux notifications sur le tel... ça arrive de partout , mais j'essaie de ne pas m'éparpiller... Il faut rester concentrer sur l'objectif...

Prochain objectif que je repars du contrôle à 10h56... Chaponost.. Fred qui a entendu ma remarque concernant un possible abandon à St Genou quand je n'étais pas au mieux, ne me dit rien, mais va zapper volontairement ce contrôle :-)...

Allez, plus que 3 heures :-)

Aucun risque de pris... D'autre que cette portion de 10kms est chiante au possible avec beaucoup de bitume et un détour de 2kms A/R pour aller chercher le point de contrôle de Chaponost... Enfin, celui ci est atteint avec de la lassitude mais je repars gonflé à bloc à 12h40... Normalement si tout va bien, dans 2h30 j'en aurais terminé...

La fatigue étant, le terrain peut propice selon moi à une course nature, m'embrume la tête...  Les 6kms qui m'amènent à l'aqueduc de Beaunant sont un calvaire... Pas de la difficulté.. Juste de la lassitude. En courant, même fatigué, 5km sont passé en 35/50min... en marchant c'est environ une heure...

L'aqueduc se présente... J'attaque la montée à 20% d'un bon pas, et je rattrape Song, de Courir à Lyon Parilly, qui essaie aussi d'en terminé. Elle n'est pas au mieux et je comprends, qu'il ne vaut mieux pas que je reste avec... La bosse se termine... je crois que c'est finis... et Non, il faut continuer à monter pour arriver à atteindre les hauts de la Mulatière...

Délivrance : on aperçoit le musée des confluences

Il reste 3km, les escaliers se présentent enfin. Je pleure, j'ai compris que ça devrais le faire. J'ai des SMS de Valex qui me bouleversent... Il est à fond derrière et me demande de me concentrer...

km2, on est sur les quais de saône... Il ne reste plus grand chose... Ah si des escaliers pour remonter au pied du musée des Confluences...

Panneau 1km... Putain c'est trop bon, je craque, je sais que je vais goûter un immense bonheur... J'accélère le pas sans raison, je double pas mal de concurrents... 500m nous dit on... Il y a les photographes... Je fais bonne figure et montre mon numéro de dossard... Putain!!! ils nous font pas arriver en direct sur la Halle... En fait après 78km on râle après tout....

Ca y est!!! Il reste 100m, je décide de rentrer dans la Halle Tony Garnier en trottinant. Les spectateurs qui sont là applaudissent encore les coureurs/ses à tout rompre... Je lève les bras!!!! Fred et mimi sont là... C'est la délivrance... Je me savais capable de le faire, mais j'avoue que j'ai puisé dans le mental pour aller au bout...

Un symbole pour moi, une victoire mentale

Voilà la ligne est passée, on fait des photos avec Fred et mimi et je récupère ma médaille et mon T-shirt... Symboles futiles d'une participation réussie, mais je dois avouer que ça me remplit de bonheur...

Mon temps de 15h14 est anecdotique. La revanche est prise sur 2019 où ma tête avait lâché à Ste Catherine.

De plus j'apprends que mes amis, Thomas, Farid, Patrick, Bruno, Sébastien et Song ont tous terminé... Mention spéciale à Murielle, la compagne de Thomas qui termine cette SainteLyon, 4 mois et demi après avoir donné la vie à petit bout de chou. Un très belle exemple de pugnacité.
 

Comments

[Gillou]

Bravo, super recit , tu a un gros mental , les conditions etait difficile , et mêmes en marchand il faut les enquiller .Bravo !!!!!!!

[Cricri le cyclo]

Merci Gillou... Les conditions étaient difficiles mais presques les moins pires que j'ai connues... Je préfère finalement celles ci à la flotte d'il y a 2 ans :-)

[Cricri le cyclo]

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