700km : En route pour LEL - Deuxième et dernière partie
A 3h15 du matin, l'ami Benny me réveille. En effet, il n'a ni sac de couchage, ni couverture de survie. Du coup il a froid... Et il me demande la couverture de survie qui est dans mon sac à doc.
Après 2 minutes d'exploration dudit sac, je la lui trouve et hop de nouveau dodo...
A 4h50, je réveil sonne. Pas question d'avoir une panne d'oreiller 2 fois de suite. Du coup j'ai même avancé l'heure du réveil pour être sûr de partir à l'heure. Cela nous permet de nous préparer tranquillement. L'intérêt d'avoir placé la pause nocturne à cet endroit est de pouvoir repartir avec très peu de nuit devant nous.
A 4h50, je réveil sonne. Pas question d'avoir une panne d'oreiller 2 fois de suite. Du coup j'ai même avancé l'heure du réveil pour être sûr de partir à l'heure. Cela nous permet de nous préparer tranquillement. L'intérêt d'avoir placé la pause nocturne à cet endroit est de pouvoir repartir avec très peu de nuit devant nous.
Si on consulte le plan de route, on s'aperçoit qu'à cet endroit nous avons 1h30 d'avance sur le plan de route, sans tenir compte des 10 km en moins et de l'heure de retard lié à notre départ
tarif). Mais on s'aperçoit aussi que cette avance ne s'accroît plus. Benny s'en étonne car il m'indique que l'on roule à bonne vitesse. Certes, mais comme nous faisons de plus en plus de petites
pause, ce s'équilibre...
Bref, nous traversons Chateauneuf du pape à l'aube puis Roquemaure. Nous sommes maintenant dans la campagne gardoise et le paysage est totalement différent. Fini les cols, nous avançons sur du plat ou de légers faux plat. Rouler au petit matin est très agréable. Il n'y a pas de bruit, il y a une petite odeur indéfinissable qui caractérise le lever du soleil. Par contre les jambes ont du mal à se remettre en route.
La route se poursuit tranquillement en traversant Saint Genies de Comolas et Saint Laurent des Arbres.
En y regardant de plus près j'ai l'impression que mon pneu se dégonfle peu à peu. Je demande donc à Benny son avis et il confirme.
Comme c'est une crevaison lente, nous continuons jusqu'à Cavillargues. Nous aurons peut être l'occasion d'y petit-déjeuner.
Il est 7heures lorsque nous y arrivons. Rien n'est ouvert. Je me contenterai donc de changer la chambre après avoir inspecté le pneu sans rien découvrir de suspect. J'en profite aussi pour me localiser auprès de ma femme. La réparation dure 20 min (et oui, je ne suis pas rapide). En repartant de Cavillargues, nous n'avons plus que 1 heure d'avance sur le plan de route...
La route est de plus en plus vallonnée et Benny s'envole à chaque côte. C'est à Verfeuil, quelques kilomètres après la réparation, que nous nous arrêtons déjeuner. Nous en profitons bien car la fatigue commence à se faire sentir. Voilà près de 28heures que nous sommes partis. J'en profite pour glisser à Benny, qu'au vu de ce que nous avons parcouru, à LEL, il nous restera exactement 1000 kms à parcourir.
Nous repartons en ayant mangé encore un peu de notre avance. Je suis scrupuleusement le plan de route préparé avec OpenRunner et nous arrivons à Coussargues. Nous devons aller à La Bastide. Un couple de retraités nous regarde ébahi. "Oui, c'est bien par là, mais c'est une route de bois..."
En fait c'est surtout un chemin. Du coup, bidonné je dis à Benny qu'avec moi, c'est l'aventure : dormir à la belle étoile, faire du chemin ... Il ne semble pas trop goûter la plaisanterie.
A certains moments je mets pied à terre par peur de tomber. De plus l'état du chemin n'incite pas à vouloir abimer ces pneus...
Après 2 kms de chemin, nous arrivons enfin à une route bitumée qui nous mène à La Bastide. Après cette aventue forestière nous continuons notre chemin en direction de Saint André de Roquepertuis.
Nous longeons une rivière que je pense pouvoir être l'ardèche car elle coule au fond de gorges. En fait, il s'agit de la Cèze. La région est boisée et vallonnée. Le temps se couvre et nous devons même remettre les coupe-vent.
Afin de revenir sur la nationale 86, il nous faut bifurquer sur la droite au croisement entre la D980 et la D901. La route s'élève très régulièrement sur 5 km pour arriver au Hameau de Pierrebrune où Benny est encore arrivé en avance. J'ai profité de la montée sous la pluie pour étrenner la protection anti pluie de mon sac à dos : SUPER.
Nous attaquons maintenant une longue descente jusqu'à Saint Marcel d'Ardèche où nous rejoignons celle qui s'est appelé en son temps la N86. Le parcours ne va plus être très sympathique pendant un long moment, mais je ne pouvais pas faire autrement en traçant ce parcours sauf à rajouter du dénivelé...
Les villages s'enchaînent pour arriver au Teil où la pause déjeuner est prévue. Nous avons 1h15 d'avance sur le plan de route.
Là où le bas blesse, c'est qu'en arrivant vers 11H45, les restaurants ne sont pas encore près à servir. Nous en profitons... pour boire une bonne bière... pour nous localiser, puis pour commander.
Sauf que le repas s'éternise. Benny a la bonne idée de partir faire une pause technique juste avant que la serveur amène la viande. Du coup il va manger froid.
Pendant ce repas nous discutons avec un supporter de l'OL , chauffeur routier de son état, et une supportrice de l'OM (oui Laurent, il en reste encore...). Nous nous chambrons mutuellement, mais gentiment. Le supporter de l'OL se fiche de la tête de Benny, dit le Suisse, à cause de son maillot. Il me dit que Benny n'est pas pressé de partir. Je lui rétorque que je ne comprends pas qu'il soit fatigué... au bout de 500 bornes... Là, il y a changement de couleur du gars . Il est routier et je pense que maintenant il fera plus attention aux cyclistes qu'il doublera (du moins je l'espère).
Nous repartons en direction du Pouzin puis de la Voulte. Cela commence à sentir l'écurie même s'il reste 180km. Après Soyons nous biffurquons en direction de Guilherand-Granges.
Nous traversons le pont qui enjambe le Rhône pour nous retrouver à Valence que nous traversons pour atteindre Bourg les Valence. Nous sommes obligés de prendre la Nationale 7 pendant une dizaine de kms.
Au croisement de la N7 et de la D259, nous biffurquons en direction de Curson où une pause de 15 minutes est prévue. Comme il fait chaud, je suis obligé de ... boire une bière. Ce sera la dernière de la journée accompagnée d'un Perrier Menthe. Nous allons bientôt attaquer les dernières montées.
Je me trompe pour prendre la direction de Saint Donat sur l'Herbasse. Nous sommes obligés de faire demi tour. Benny est mort de rire, car je suis sensé connaître le parcours.
Le parcours est composé d'une succession de petites bosses et de faux plats montants. J'ai concocté cette partie du trajet dans le but unique d'aller chercher le Col de la Madeleine (FR-38-0493). Nous arrivons au pied, patiemment. Pour cela nous traversons Saint Bonnet de Valclérieux non sans avoir subi un premier coup de cul. Le second se trouve juste en sortie du village. A ce stade du trajet il fait mal aux jambes, mais comme il dure peu, il suffit de tout mettre à gauche. Je regarde l'altimètre du compteur. La pente moyenne pour arriver au col ne va pas dépasser le 1%. Après 5 km j'atteins mon 176° col. Celui-ci n'est matérialisé que par un tout petit panneau. Nous devons biffurquer sur la gauche et là nous attends encore une bonne partie de grimpette.
Cette route, qui mène à Roybon grimpe pendant 2 ou 3 kms, et longe la crête ce qui nous permets d'avoir une belle vue sur les montagnes des environs. C'est alors que dans la montée, nous subissons une grosse averse de pluie mêlée de grêle...
Cela ne dure vraiment pas longtemps. La preuve, quelques kms après Roybon, dans la montée de Saint Siméon de Bressieux. Dans la montée, nous nous faisons doubler par 4 Porsches qui font la course. Il y a vraiment des frappés sur cette terre. Arrivé sur le plateau, je retrouve un endroit où je suis passé cet hiver (photo de droite ci-dessous) où il y avait de la neige. Aujourd'hui les gens mangent en bras de chemise.
Nous attaquons maintenant la descente qui nous mène à La Côte St André qui sera le lieu de notre dernière pause diner. Au niveau du hameau Le Rival, je sens bien que quelque chose ne va pas chez Benny. Il a du mal à rester dans ma roue alors que la route est plate. Certes le vent souffle de face mais même en ralentissant, il décolle. J'espère que la pause va le requinquer. L'arrivée sur La côte saint André est un calvaire pour lui...
Mais j'ai malgré tout bon espoir. En effet, je me dit qu'en se restaurant la forme va revenir. Sauf que nous commes Dimanche soir. Et qu'à La Côte Saint André tout est fermé à l'exception d'un Kebab et d'un magasin vendant des pizzas à emporter. Notre choix se porte sur ce dernier. Benny commande une pizza aux piments, mais il l'espère sans. Comme il y a affluence, nous mettons un peu de temps avant d'être servi. Je regarde ma montre, car à 21h nous devons être partis si nous voulons rentrer dans les délais impartis. En effet, je crains que Benny ait un gros coup de moins bien et les 90 derniers kilomètres pourront être très très longs...
Les pizzas sont enfin prêtes. Benny attaque la sienne en s'endormant à moitié sur la boite. Au bout du quatrième morceaux, il s'aperçoit que sa pique (je vous jure que c'est vrai). En fait je pense qu'il vient de tomber sur un morceau bien piquant. Je lui propose le reste de la mienne (4 fromages). Il en mange un morceau, mais je crois que je commence à l'énerver à essayer de le réveiller, de le remotiver et surtout de lui dire qu'il est bientôt l'heure de partir. Je n'ai qu'une crainte : qu'il cherche à arrêter maintenant, même si je préfère qu'il abandonne plutôt qu'il prenne des risques en vélo. Pour l'instant ce n'est pas le cas. J'essaie aussi de le prévenir du profil qui nous attend. En effet, dès le départ, 2 kms difficiles nous attendent pour remonter sur Champnier. En effet, nous étions passés par là lors du retour du BRM 600km, et les 2 kms à 8% font très mal aux jambes, surtout après une longue pause... Et effectivement, si Benny part devant dans la côte, jarrive à le rattraper et à le doubler en 30x26. Cela ne me rassure pas du tout. Je le passe alors qu'il doit monter à 5 à l'heure et quand on connait le garçon, ce n'est pas le style. Le haut de la bosse arrive. Je l'attends et nous attaquons la descente puis une longue portion de plat. Sur cette portion, alors que nous sommes partis depuis 4 ou 5 kms, il s'arrête et parle d'abandon, de rentrer en taxi, de dormir. Bref, il est épuisé. J'ai du mal à me résoudre à le laisser là. Néanmoins, quand on a des objectifs, à un moment, il faut savoir prendre ce genre de décision... Ce ne sera pas pour cette fois, car je ne sais plus pourquoi mais finalement j'arrive à le convaincre, ou plutôt il arrive à se convaincre de repartir. Et ça mon pote c'est une première victoire. J'essaie de rouler en regardant toujours derrière pour savoir s'il est bien dans les roues. Après Champnier, nous tournons à gauche, sur la D502 en direction de Châtonnay puis Saint Jean de Bournay. Nous avons convenu lors de la pause diner de s'arrêter une dernière fois à mi chemin de l'arrivée : ce sera donc pour Diemoz. Il y a une petite bosse pour y arriver, que Benny franchit en tête. Néanmoins, il est à bout. Je me dis qu'heureusement que nous sommes tous les 2. Car j'ai bien peur que tout seul, il ait tout envoyé bouler. Mais je sais aussi, que même si pour moi ça va, c'est aussi parce que mon pote est là...
Après le 1/4 d'heure de pause convenu, nous repartons.Il reste 40 kilomètres, en tournant et en virant dans la campagne avant de rentrer, soit à peu près 2 heures.
A la sortie de Diemoz, nous prenons la D36 en direction de Bonnefamille et Vaulx Milieu. L'itinéraire nous fait passer par la nationale 6 sur une dizaine de kms pour prendre ensuite la direction de Frontonas. La nationale 6 à cette heure tardive (l est près de minuit est très circulante), et Benny n'avance plus. Surtout, je le vois zigzaguer au loin, et j'ai d'un coup très peur qu'il se fasse renverser. Franchement, ce serait trop con, tout ça pour du vélo, parce qu'il veut aller au bout. Du coup, à la Verpillère, nous nous engueulons . J'ai tellement eu peur que je lui propose de rester là, et d'aller chercher la voiture. Le ton monte un peu, et par miracle, il repart en roulant droit et vite... Trop vite pour moi. Du coup je lui lance un "Tu peux toujours rouler, c'est moi qui ai le plan". Bref pendant une dizaine de minutes, le climat est tendu. Ce n'est pas étonnant, cela fait plus de 40 heures que nous sommes ensembles, qu'il me supporte, que je le supporte. Je l'avais même prévenu avant que cela pouvait arriver... Franchement, ce n'est pas agréable, mais finalement j'ai réussi à trouver les mots pour le faire repartir... Même si sur le moment, il a du me maudire. Du coup, je me dis qu'il n'y a aucune raison de ne pas finir complètement le parcours . Nous voilà partis pour l'exploration du Chaffard, de Satolas et Bonce puis de Colombier Saugnieu avant de retourner vers Saint Laurent de Mûre puis Saint Bonnet de Mûre et Genas. Nous avons recommencer à nous parler, donc tout va mieux...
Nous arrivons devant mon lotissement. J'ai prévenu Benny qu'on allair arriver avant la barre fatidique des 700kms. Effectivement nous en sommes à 691. Je lui passe les clés afin qu'il puisse vite rentrer se coucher, et il est 1h15 quand je repars pour mes 9 derniers kms. Ils sont importants pour moi. C'est aussi un moyen de laisser tomber la pression. Du coup, il est 1h35 lorsque j'arrive à la maison. La fille des voisins, qui organise une fête croit halluciner quand elle me voit rentrer avec mon accoutrement.
Autre surprise, c'est mon fiston qui attend son Papa... C'est sympa de sa part. Du coup il me dit que Benny est déjà au lit.
Au final ce parcours aura été magnifique, et BENNY et MOI auront formé une bonne équipe qui est allée au bout. C'est génial. Je suis aussi très fier de mon pote BENNY : car même si j'ai été dur lui lors de nos échanges vifs, il s'est surpassé, il est allé au bout de lui, MAIS IL A FINI. Et ça c'est génial.
Le parcours aura été jalonné de 14 cols et de 5685m de dénivelé.
Nous avons passé avec succès toutes nos épreuves virtuelles de qualification. Il n'en reste plus qu'une : la vraie, qui se passera du 26 au 31 Juillet 2009, avec le même succès je l'espère.
Il va maintenant aussi s'agir de gérer les queques semaines qui nous séparent de l'épreuve. En effet, je viens d'avoir 2 pannes de réveil au moment d'aller faire du vélo, et chez moi c'est signe de grosse fatigue.
D'ici LEL, je vais me concocter une ou 2 petites sorties (100-150km) avant l'ardéchoise, puis l'ardéchoise Verte et l'ardéchoise méridionnale en 3 jours (850km). Ensuite, ce sera 2 semaines de repos complet. Je reprendrai sans doute par un 200km le 12 Juillet, ainsi qu'une petite sortie le 19 Juillet...
Voilà, par ce dernier compte-rendu de brevet, je tiens à remercier toutes les ectrices et tous les lecteurs de ce blogs qui, par leurs commentaires, nous donnent aussi un peu plus de force d'aller au bout.
Et puis, par dessus tout, je vous remercier ma petite femme : ce mois ci elle a du supporter 115 heures d'entrainement, et 275 depuis le début de l'année. Alors ma victoire sera pour elle
Bref, nous traversons Chateauneuf du pape à l'aube puis Roquemaure. Nous sommes maintenant dans la campagne gardoise et le paysage est totalement différent. Fini les cols, nous avançons sur du plat ou de légers faux plat. Rouler au petit matin est très agréable. Il n'y a pas de bruit, il y a une petite odeur indéfinissable qui caractérise le lever du soleil. Par contre les jambes ont du mal à se remettre en route.
La route se poursuit tranquillement en traversant Saint Genies de Comolas et Saint Laurent des Arbres.
A 2 kms de Cavillargues, j'éprouve une sensation bizarre à chaque fois que je me mets en danseuse : la roue semble flotter. Cette sensation disparaît à chaque fois que je me pose sur la
selle.
En y regardant de plus près j'ai l'impression que mon pneu se dégonfle peu à peu. Je demande donc à Benny son avis et il confirme.
Comme c'est une crevaison lente, nous continuons jusqu'à Cavillargues. Nous aurons peut être l'occasion d'y petit-déjeuner.
Il est 7heures lorsque nous y arrivons. Rien n'est ouvert. Je me contenterai donc de changer la chambre après avoir inspecté le pneu sans rien découvrir de suspect. J'en profite aussi pour me localiser auprès de ma femme. La réparation dure 20 min (et oui, je ne suis pas rapide). En repartant de Cavillargues, nous n'avons plus que 1 heure d'avance sur le plan de route...
La route est de plus en plus vallonnée et Benny s'envole à chaque côte. C'est à Verfeuil, quelques kilomètres après la réparation, que nous nous arrêtons déjeuner. Nous en profitons bien car la fatigue commence à se faire sentir. Voilà près de 28heures que nous sommes partis. J'en profite pour glisser à Benny, qu'au vu de ce que nous avons parcouru, à LEL, il nous restera exactement 1000 kms à parcourir.
Nous repartons en ayant mangé encore un peu de notre avance. Je suis scrupuleusement le plan de route préparé avec OpenRunner et nous arrivons à Coussargues. Nous devons aller à La Bastide. Un couple de retraités nous regarde ébahi. "Oui, c'est bien par là, mais c'est une route de bois..."
En fait c'est surtout un chemin. Du coup, bidonné je dis à Benny qu'avec moi, c'est l'aventure : dormir à la belle étoile, faire du chemin ... Il ne semble pas trop goûter la plaisanterie.
A certains moments je mets pied à terre par peur de tomber. De plus l'état du chemin n'incite pas à vouloir abimer ces pneus...
Après 2 kms de chemin, nous arrivons enfin à une route bitumée qui nous mène à La Bastide. Après cette aventue forestière nous continuons notre chemin en direction de Saint André de Roquepertuis.
Nous longeons une rivière que je pense pouvoir être l'ardèche car elle coule au fond de gorges. En fait, il s'agit de la Cèze. La région est boisée et vallonnée. Le temps se couvre et nous devons même remettre les coupe-vent.
Afin de revenir sur la nationale 86, il nous faut bifurquer sur la droite au croisement entre la D980 et la D901. La route s'élève très régulièrement sur 5 km pour arriver au Hameau de Pierrebrune où Benny est encore arrivé en avance. J'ai profité de la montée sous la pluie pour étrenner la protection anti pluie de mon sac à dos : SUPER.
Nous attaquons maintenant une longue descente jusqu'à Saint Marcel d'Ardèche où nous rejoignons celle qui s'est appelé en son temps la N86. Le parcours ne va plus être très sympathique pendant un long moment, mais je ne pouvais pas faire autrement en traçant ce parcours sauf à rajouter du dénivelé...
Les villages s'enchaînent pour arriver au Teil où la pause déjeuner est prévue. Nous avons 1h15 d'avance sur le plan de route.
Là où le bas blesse, c'est qu'en arrivant vers 11H45, les restaurants ne sont pas encore près à servir. Nous en profitons... pour boire une bonne bière... pour nous localiser, puis pour commander.
Sauf que le repas s'éternise. Benny a la bonne idée de partir faire une pause technique juste avant que la serveur amène la viande. Du coup il va manger froid.
Pendant ce repas nous discutons avec un supporter de l'OL , chauffeur routier de son état, et une supportrice de l'OM (oui Laurent, il en reste encore...). Nous nous chambrons mutuellement, mais gentiment. Le supporter de l'OL se fiche de la tête de Benny, dit le Suisse, à cause de son maillot. Il me dit que Benny n'est pas pressé de partir. Je lui rétorque que je ne comprends pas qu'il soit fatigué... au bout de 500 bornes... Là, il y a changement de couleur du gars . Il est routier et je pense que maintenant il fera plus attention aux cyclistes qu'il doublera (du moins je l'espère).
Nous repartons en direction du Pouzin puis de la Voulte. Cela commence à sentir l'écurie même s'il reste 180km. Après Soyons nous biffurquons en direction de Guilherand-Granges.
Nous traversons le pont qui enjambe le Rhône pour nous retrouver à Valence que nous traversons pour atteindre Bourg les Valence. Nous sommes obligés de prendre la Nationale 7 pendant une dizaine de kms.
Au croisement de la N7 et de la D259, nous biffurquons en direction de Curson où une pause de 15 minutes est prévue. Comme il fait chaud, je suis obligé de ... boire une bière. Ce sera la dernière de la journée accompagnée d'un Perrier Menthe. Nous allons bientôt attaquer les dernières montées.
Je me trompe pour prendre la direction de Saint Donat sur l'Herbasse. Nous sommes obligés de faire demi tour. Benny est mort de rire, car je suis sensé connaître le parcours.
Le parcours est composé d'une succession de petites bosses et de faux plats montants. J'ai concocté cette partie du trajet dans le but unique d'aller chercher le Col de la Madeleine (FR-38-0493). Nous arrivons au pied, patiemment. Pour cela nous traversons Saint Bonnet de Valclérieux non sans avoir subi un premier coup de cul. Le second se trouve juste en sortie du village. A ce stade du trajet il fait mal aux jambes, mais comme il dure peu, il suffit de tout mettre à gauche. Je regarde l'altimètre du compteur. La pente moyenne pour arriver au col ne va pas dépasser le 1%. Après 5 km j'atteins mon 176° col. Celui-ci n'est matérialisé que par un tout petit panneau. Nous devons biffurquer sur la gauche et là nous attends encore une bonne partie de grimpette.
Cette route, qui mène à Roybon grimpe pendant 2 ou 3 kms, et longe la crête ce qui nous permets d'avoir une belle vue sur les montagnes des environs. C'est alors que dans la montée, nous subissons une grosse averse de pluie mêlée de grêle...
Cela ne dure vraiment pas longtemps. La preuve, quelques kms après Roybon, dans la montée de Saint Siméon de Bressieux. Dans la montée, nous nous faisons doubler par 4 Porsches qui font la course. Il y a vraiment des frappés sur cette terre. Arrivé sur le plateau, je retrouve un endroit où je suis passé cet hiver (photo de droite ci-dessous) où il y avait de la neige. Aujourd'hui les gens mangent en bras de chemise.
Nous attaquons maintenant la descente qui nous mène à La Côte St André qui sera le lieu de notre dernière pause diner. Au niveau du hameau Le Rival, je sens bien que quelque chose ne va pas chez Benny. Il a du mal à rester dans ma roue alors que la route est plate. Certes le vent souffle de face mais même en ralentissant, il décolle. J'espère que la pause va le requinquer. L'arrivée sur La côte saint André est un calvaire pour lui...
Mais j'ai malgré tout bon espoir. En effet, je me dit qu'en se restaurant la forme va revenir. Sauf que nous commes Dimanche soir. Et qu'à La Côte Saint André tout est fermé à l'exception d'un Kebab et d'un magasin vendant des pizzas à emporter. Notre choix se porte sur ce dernier. Benny commande une pizza aux piments, mais il l'espère sans. Comme il y a affluence, nous mettons un peu de temps avant d'être servi. Je regarde ma montre, car à 21h nous devons être partis si nous voulons rentrer dans les délais impartis. En effet, je crains que Benny ait un gros coup de moins bien et les 90 derniers kilomètres pourront être très très longs...
Les pizzas sont enfin prêtes. Benny attaque la sienne en s'endormant à moitié sur la boite. Au bout du quatrième morceaux, il s'aperçoit que sa pique (je vous jure que c'est vrai). En fait je pense qu'il vient de tomber sur un morceau bien piquant. Je lui propose le reste de la mienne (4 fromages). Il en mange un morceau, mais je crois que je commence à l'énerver à essayer de le réveiller, de le remotiver et surtout de lui dire qu'il est bientôt l'heure de partir. Je n'ai qu'une crainte : qu'il cherche à arrêter maintenant, même si je préfère qu'il abandonne plutôt qu'il prenne des risques en vélo. Pour l'instant ce n'est pas le cas. J'essaie aussi de le prévenir du profil qui nous attend. En effet, dès le départ, 2 kms difficiles nous attendent pour remonter sur Champnier. En effet, nous étions passés par là lors du retour du BRM 600km, et les 2 kms à 8% font très mal aux jambes, surtout après une longue pause... Et effectivement, si Benny part devant dans la côte, jarrive à le rattraper et à le doubler en 30x26. Cela ne me rassure pas du tout. Je le passe alors qu'il doit monter à 5 à l'heure et quand on connait le garçon, ce n'est pas le style. Le haut de la bosse arrive. Je l'attends et nous attaquons la descente puis une longue portion de plat. Sur cette portion, alors que nous sommes partis depuis 4 ou 5 kms, il s'arrête et parle d'abandon, de rentrer en taxi, de dormir. Bref, il est épuisé. J'ai du mal à me résoudre à le laisser là. Néanmoins, quand on a des objectifs, à un moment, il faut savoir prendre ce genre de décision... Ce ne sera pas pour cette fois, car je ne sais plus pourquoi mais finalement j'arrive à le convaincre, ou plutôt il arrive à se convaincre de repartir. Et ça mon pote c'est une première victoire. J'essaie de rouler en regardant toujours derrière pour savoir s'il est bien dans les roues. Après Champnier, nous tournons à gauche, sur la D502 en direction de Châtonnay puis Saint Jean de Bournay. Nous avons convenu lors de la pause diner de s'arrêter une dernière fois à mi chemin de l'arrivée : ce sera donc pour Diemoz. Il y a une petite bosse pour y arriver, que Benny franchit en tête. Néanmoins, il est à bout. Je me dis qu'heureusement que nous sommes tous les 2. Car j'ai bien peur que tout seul, il ait tout envoyé bouler. Mais je sais aussi, que même si pour moi ça va, c'est aussi parce que mon pote est là...
Après le 1/4 d'heure de pause convenu, nous repartons.Il reste 40 kilomètres, en tournant et en virant dans la campagne avant de rentrer, soit à peu près 2 heures.
A la sortie de Diemoz, nous prenons la D36 en direction de Bonnefamille et Vaulx Milieu. L'itinéraire nous fait passer par la nationale 6 sur une dizaine de kms pour prendre ensuite la direction de Frontonas. La nationale 6 à cette heure tardive (l est près de minuit est très circulante), et Benny n'avance plus. Surtout, je le vois zigzaguer au loin, et j'ai d'un coup très peur qu'il se fasse renverser. Franchement, ce serait trop con, tout ça pour du vélo, parce qu'il veut aller au bout. Du coup, à la Verpillère, nous nous engueulons . J'ai tellement eu peur que je lui propose de rester là, et d'aller chercher la voiture. Le ton monte un peu, et par miracle, il repart en roulant droit et vite... Trop vite pour moi. Du coup je lui lance un "Tu peux toujours rouler, c'est moi qui ai le plan". Bref pendant une dizaine de minutes, le climat est tendu. Ce n'est pas étonnant, cela fait plus de 40 heures que nous sommes ensembles, qu'il me supporte, que je le supporte. Je l'avais même prévenu avant que cela pouvait arriver... Franchement, ce n'est pas agréable, mais finalement j'ai réussi à trouver les mots pour le faire repartir... Même si sur le moment, il a du me maudire. Du coup, je me dis qu'il n'y a aucune raison de ne pas finir complètement le parcours . Nous voilà partis pour l'exploration du Chaffard, de Satolas et Bonce puis de Colombier Saugnieu avant de retourner vers Saint Laurent de Mûre puis Saint Bonnet de Mûre et Genas. Nous avons recommencer à nous parler, donc tout va mieux...
Nous arrivons devant mon lotissement. J'ai prévenu Benny qu'on allair arriver avant la barre fatidique des 700kms. Effectivement nous en sommes à 691. Je lui passe les clés afin qu'il puisse vite rentrer se coucher, et il est 1h15 quand je repars pour mes 9 derniers kms. Ils sont importants pour moi. C'est aussi un moyen de laisser tomber la pression. Du coup, il est 1h35 lorsque j'arrive à la maison. La fille des voisins, qui organise une fête croit halluciner quand elle me voit rentrer avec mon accoutrement.
Autre surprise, c'est mon fiston qui attend son Papa... C'est sympa de sa part. Du coup il me dit que Benny est déjà au lit.
Au final ce parcours aura été magnifique, et BENNY et MOI auront formé une bonne équipe qui est allée au bout. C'est génial. Je suis aussi très fier de mon pote BENNY : car même si j'ai été dur lui lors de nos échanges vifs, il s'est surpassé, il est allé au bout de lui, MAIS IL A FINI. Et ça c'est génial.
Le parcours aura été jalonné de 14 cols et de 5685m de dénivelé.
Nous avons passé avec succès toutes nos épreuves virtuelles de qualification. Il n'en reste plus qu'une : la vraie, qui se passera du 26 au 31 Juillet 2009, avec le même succès je l'espère.
Il va maintenant aussi s'agir de gérer les queques semaines qui nous séparent de l'épreuve. En effet, je viens d'avoir 2 pannes de réveil au moment d'aller faire du vélo, et chez moi c'est signe de grosse fatigue.
D'ici LEL, je vais me concocter une ou 2 petites sorties (100-150km) avant l'ardéchoise, puis l'ardéchoise Verte et l'ardéchoise méridionnale en 3 jours (850km). Ensuite, ce sera 2 semaines de repos complet. Je reprendrai sans doute par un 200km le 12 Juillet, ainsi qu'une petite sortie le 19 Juillet...
Voilà, par ce dernier compte-rendu de brevet, je tiens à remercier toutes les ectrices et tous les lecteurs de ce blogs qui, par leurs commentaires, nous donnent aussi un peu plus de force d'aller au bout.
Et puis, par dessus tout, je vous remercier ma petite femme : ce mois ci elle a du supporter 115 heures d'entrainement, et 275 depuis le début de l'année. Alors ma victoire sera pour elle
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