Participation au défi L'EVEREST DANS LE PILAT
Grâce à Eric du club de l'Avant Garde de Saint Etienne (AGSE), je sais que ce Samedi est organisé un défi : 2 membres de son club vont tenter de grimper 13 fois le col de la Croix de Chaubourret (FR-42-1201) entre 4 heures du matin et 20 heures.
Chacun peut venir entre 4h et 20h participer au défi, pour tenter une ou plusieurs montées.
Il n'y a pas de droit d'inscription pour ce défi : nous pouvons faire un don. Ce don sera reversé à l'association "Bambins des Bidonvilles".
Comme j'ai en projet la participation aux Ventoux Master Series en Août et que j'aime bien les trucs un peu fous, la lecture des articles d'Eric concernant le projet m'a tenté. J'ai donc décidé de venir participer pour savoir ce que j'avais dans le ventre.
Comme indiqué à Eric sur son blog, mon objectif est "pas d'objectif si ce n'est de tenir toute la journée... on verra après de quoi je suis capable... 3, 4 5 ou 6 : je ne sais pas. Juste l'excitation de tenter le coup". En effet, j'ai déjà roulé longtemps sans dormir, notamment sur des BRMs, sur Bordeaux-Paris ou sur des brevets personnels, mais les parcours étaient toujours plutôt "faciles", c'est à dire sans trop de dénivelé. Aujourd'hui, on va voir si LES JAMBES et LA TETE vont bien.
D'un point de vue physique, j'ai pas mal de kilomètres dans les jambes (4090), ainsi que du dénivelé (44000m). J'estime donc que ce n'est pas suicidaire d'y aller.
Après un lever à 2h00 et un départ vers 2h30, j'arrive à la sortie de Saint-Chamond vers 3h30 du matin.
Je trouve la route de La Valla en Gier (pas très loin du départ) et tombe sur des panneaux de Parking pour les participants au défi. Je crois donc que le départ est prévu ici. Je me prépare donc tranquillement et à 4h00, ne voyant personne, je me dit que je me suis loupé...
Je décide donc de suivre la route vers le Sud en direction de la Valla en Gier. Et au bout de 2 kilomètres, je tombe sur le départ. J'ai donc raté les premiers qui se sont élancés. Ce n'est pas grave, de toute les façons, je n'aurai pas pu les suivre.
Après avoir rempli mon bulletin d'inscription et effectué mon don, je m'élance pour ma première montée. J'ai à peu près en tête le descriptif du parcours qu'Eric nous a gentiment mis à disposition. J'essaie aussi de me dire qu'il faut absolument en garder sous la pédale pour en faire le plus possible.
Comme d'habitude, la montée de nuit est très agréable. Au bout de 4 kilomètres, je suis rejoint par un gars qui me demande si j'ai vu Jean-Pierre (de l'AGSE)... Comme je ne connais pas Jean-Pierre, mais que mon allure semble lui convenir nous roulons ensemble jusqu'au sommet.
Avec la nuit, j'ai presque l'impression que c'est facile. Je reste en 39x29 tout au long de la montée sans avoir l'impression de forcer. A 2 kilomètres du sommet, nous croisons les premiers qui redescendent.
La première ascension est effectuée en 58min15 pour 10.35km et 675m de dénivelé à peu près.
Arrivée en ayant bien chaud malgré les 2°C au sommet, je commet la bêtise de ne pas mettre mon coupe vent, ni mes gants longs... Si pour le haut du corps j'ai un maillot court, un maillot long et une veste thermique, pour les doigts, je n'ai que des gants courts. Et je vais regretter mon choix, d'autant plus que celui-ci est guidé par le fait que je veux rester en groupe (nous avons rejoins un cyclo sur la fin de la montée) : sauf que je descends encore plus mal que je grimpe et qu'il fait nuit.
Arrivé au point de départ, et distancé par les autres cyclos, je prends le temps de m'arrêter au point de départ pour continuer à m'alimenter et boire un bon café chaud.
Le temps de la première rotation est de 1h20m30s.
Nous ne sommes que 10 inscrits pour l'instant et les 2 bénévoles ont encore plus froid que nous...
J'attaque la seconde rotation. Le jour commence à se lever mais j'ai encore besoin de mon éclairage. Néanmoins, je sais que la visibilité sera bonne pour la descente. Je me sens toujours aussi bien, et ai l'impression que les jambes tournent très bien. Je reste sur du 39x29 en me demandant malgré tout combien de temps cela va durer. Je rattrape les 2 cyclos qui m'avaient lâché dans la descente dès la mi-pente. A priori, je grimpe mieux qu'eux mais je descends beaucoup moins bien. A noter quand même qu'un des 2 ambitionnent 13 montées, mais en finissant après le délai imparti. Je reste avec eux durant la fin de la montée en me disant aussi qu'en groupe je m'économise une peu.
Dès 900m la neige apparait sur les côtés. Dès 1000m, le vent du sud, bien souvent de face pour nous, fait aussi son apparition. Pour l'instant il n'est pas très gênant, mais je pense qu'il va nous user.
Nous croisons les premiers qui redescendent à 4 kilomètres du sommet. En faisant un petit calcul je pense qu'ils nous mettront un tour lors de la 4° ou de la 5° grimpée, si tant est que j'y arrive.
Arrivé au sommet, j'ai l'impression de plus froid qu'après la première montée. Je prends le temps de me couvrir correctement cette fois avant de redescendre.
Temps de la seconde ascension : 1h00m0s (sans trucage)
Temps de la seconde Rotation : 1h24m00s
J'attaque ainsi ma 3° grimpée. Il fait maintenant vraiment jour et je fais l'erreur d'enlever les gants longs pour la montée. Je vais avoir les doigts gourds pendant 4 kilomètres.
J'en profite aussi pour sortir l'appareil photo afin de garder quelques souvenirs du paysage.
Je croise assez rapidement les premiers suivis de leur voiture d'assistance. Je les remercie aussi car à chaque fois nous avons droit à un grand sourire et des encouragements.
Durant les 5 premiers kilomètres je conserve le 39 dents devant, mais je commence à me dire qu'il serait plus sérieux d'utiliser le 30. Je le passe donc pour pouvoir m'économiser un peu.
Je reviens encore une fois sur mes deux compères qui descendent plus vite que moi... mais qui grimpent moins vite. Nous resterons encore ensemble jusqu'à 1 kilomètre du sommet où je m'envolerai
ensuite.
A l'arrivée au sommet, il fait un grand soleil. J'en profite pour faire une belle photo.
Temps de la troisième ascension : 0h56m30s et le record personnel.
Temps de la troisième Rotation : 1h21m00s soit moins que la première mais avec un petit arrêt en haut puis en bas.
A cet instant je me dis que j'en aurai au moins fait 3 (un peu plus de 60 kilomètres pour 2025m de dénivelé).
Pas de souvenir marquant de la quatrième grimpée si ce n'est que cela tourne toujours aussi bien et qu'arrivé en haut, les premiers ne m'ont toujours pas rattrapé.
Temps de la quatrième ascension : 0h59m15s et 4° en passage en une heure ou moins, soit assez régulier
Temps de la quatrième Rotation : 1h27m00s. En effet, les pauses sont maintenant plus longues en haut et en bas, même si cela n'excède jamais 5 minutes.
Me voilà reparti pour une cinquième ascension. Je goûte vraiment mon plaisir mais commence à ressentir les premiers signes de la fatigue.
Au bout de 3 kilomètres, après Valla en Gier, lorsque je me retourne, je vois arriver les premiers.
Confirmation : ils montent tranquillement, en tapant la discussion entre eux. Lorsqu'ils me doublent, nous échangeons quelques mots, ils m'encouragent et je fais de même. Juste un mot les gars : CHAPEAU!!!
En cours de route je rattrape un groupe qui ne fera qu'une ascension, pour le plaisir. Comme certains d'entre eux ont du mal, je reste avec eux. Premièrement, pour jouer le rôle du meneur d'allure, ou du capitaine de route, comme on veut. Deuxièmement, en roulant moins vite, je m'économise pour une grimpée suivante.
Du coup je monte assez facilement : c'est en constatant le chrono après coup que je comprends pourquoi. Mais c'est avec un immense plaisir que j'entends les remerciements des féminines du groupe. Une d'entre elles notamment, me dit qu'elle ne serait pas montée seule, qu'elle aurait abandonné en cours de route... Comme quoi.
Temps de la cinquième ascension : 1h10m00s.
Temps de la cinquième Rotation : 1h35m15s.
De retour en bas, je sais que la fin de la journée est proche. Je commence à sentir vraiment mes jambes. D'ores et déjà, je suis convaincu que je ne ferai pas plus que 6 grimpées. Comme quoi, quand ça lâche dans la tête...
On voit que le temps se couvre en bas comme en haut. De plus, le vent est maintenant présent sur toute la montée.
Comme ce sera ma dernière montée, je décide de prendre un maximum de photos. Ici, la vue du point de départ.
C'est lorsque l'on s'arrête que l'on constate que cela grimpe pas mal.
Certains tournent encore comme des métronomes, mais eux descendent.
La vue sur le massif du Pilat, avec de la neige par endroit.
Jusqu'à 3.5 kilomètres du sommet, la montée se déroule à peu près même si j'ai l'impression que mon rythme à bien baissé. Je m'efforce de regarder le cardio-fréquencemètre afin de ne pas rester trop longtemps dans le rouge. Mais à un moment, je lâche dans la tête et m'arrête. L'excuse à ce moment là doit être de prendre une photo... mais la vérité est que je suis cuit. Au moment de repartir, un petit groupe avançant doucement arrive. Je les attends et leur indique que je vais prendre les roues histoire d'arriver en haut. C'est ce que je fais, jusqu'à 500m de l'arrivée où des crampes me prennent. Après m'être arrêté à cause de cela, je finis comme je peux les derniers hectomètres.
J'y suis arrivé, cela fera donc 6 grimpées
Temps de la sixième ascension : 1h06m15s.
Temps de la sixième Rotation : 1h24m40s.
Voici donc le bilan de la sortie : 124.1km, en 8h32 mais avec 4050m de dénivelé.
Le tracé, très court