Paris-Brest-Paris 2015 : Qualification au bout du 600km
Samedi 16 Mai 2015 : 4h00 du matin... Comme plusieurs fois depuis le début de l'année, rendez-vous est donné, Place de Sfax à Grenoble, à des cyclos randonneurs, afin de partifiper à un brevet... Celui d'aujourd'hui est plus qu'important... C'est le 600km... Si on passe celui-ci (et qu'il est homologué ;-) ), alors nous sommes qualifiés pour Paris-Brest-Paris, qui aura lieu du 16 au 20 Août 2015.
Autant en 2007 c'était ma première fois sur une telle distance... Je n'angoissais pas plus que ça. Ca passait et on était qualifié, ça ne passait pas et tant pis... En 2011, j'étais sûr de mon fait... Mais cette année, entre la fatigue intense liée au boulot et l'excès de poids, j'ai vraiment du mal et je suis stressé de ne pas y arriver...
J'ai la chance de participer avec un bon groupe de copains : Franco, pour qui c'est "sa première fois", tout comme Robert, Valex mon valeureux compagnon de route sur nombre de brevets et Brigitte, notre mascotte...
Je retrouve aussi au départ, des habitués : Rémy B., un presque voisin, les ATSCAFIENS en les personnes de Bruno M., Alain S. et Florian C.
Est-ce le stress mais quasi toutes les photos du départ sont loupées...
4h00 moins quelques secondes... Je prends ma respiration... La rue est calme... C'est parti sous la houlette de Jean-Philippe. Voilà : dans 40 heures, on saura... On saura si on est digne de rouler sur PBP.
Pour l'instant, il fait frais mais sans plus, nous sortons de Grenoble en direction de Vif par la route traditionnelle. Nous allons d'abord grimper le col du Fau et le Col de la croix haute. Pour une fois je trouve que ça roule moins vite que d'habitude... Même si j'ai quand même l'impression de me retrouver en fin de peloton assez rapidement. Contrairement à il y a 3 semaines lors du BRM 400, le vent est avec nous en ce début de brevet. J'aurai effectivement l'impression de monter plus facilement.
Si la météo est avec nous, l'arrivée au sommet de la croix haute s'effectue par un petit 2°C... Frisquet. Mais on sait que cela ne devrait pas durer...
Franco et Brigitte, nous attendaient Valex et moi, au sommet... Et Robert, lui, n'a pas osé attendre au sommet... Il a préféré retrouver la chaleur un peu plus bas...
C'est donc groupé que nous nous présentons à Aspres sur Buëch (km 95 environ), pour un petit café en terrasse.
On peut voir qu'en ce début de brevet, on voit plutôt des mines réjouies... Le soleil est là, on roule entre copains, et le vent est avec nous... La pause petit déjeuner sera assez courte et nous nous remettons en selle. Il reste quand même 500km...
La route entre Aspres sur Buech et Laragne est assez passante en ce début de matinée. C'est donc en file indienne, mais à bon train grâce au vent que vous avançons.
Je prends en photo le panneau au cas où l'on souhaite répondre à la question secrète...
Mais c'est à la Boulangerie de Laragne que nous ferons apposer un coup de tampon sur nos cartes. L'ambiance du 600 est vraiment différente des autres brevets... Comme si on avait plus le temps.
Nous retrouvons les copains de l'ATSCAF. Pour Alain et Florian, il va falloir courir après le temps justement. En effet, Florian a un gros soucis sur sa roue arrière. Ils ont décidé d'aller à Sisteron pour réparer... Une bonne source de "perte de temps". Mais ce sont des costauds... On leur souhaite bonne chance en espérant les revoir assez vite.
Nous reprenons la route en empruntant les magnifiques Gorges de la Méouge. Encore un coin que je découvre grâce aux brevets de Jean-Philippe. La route est peu passante, en pente montante douce et les paysages sont à ravir.
Bruno de l'ATSCAF ne se sentant pas de chasser le temps avec ses coéquipiers a décidé de les attendre en roulant avec nous car il sait que nous avançons calmement...
On irait bien se faire une petite baignade... Mais bon il reste trop de kilomètres...
Valex, toujours le sourire aux lèvres.
Dans cette partie, Franco, Robert et Brigitte sont très faciles. Ils roulent en dedant pour rester avec nous.
Nous allons bientôt rattraper la route du 400 en Drôme Provençale... et enfin découvrir les paysages de jour... Sur le 400, nous passons dans le coin en pleine nuit.
Alors que les copains ont décidé d'une pause, je recharge juste mes bidons et repars. Je suis le plus lent sur la route. Cela a le mérite de me faire rouler à mon rythme ; je sais qu'il me rattraperons facilement.
On est vraiment bien...
On arrive au col de Macuègne...J'avais raison de croire même de nuit que ce col est magnifique... Car il l'est vraiment.
Et voici l'ami Valex qui me rejoint sur la route du Col de l'Homme Mort. Ce col est nouveau pour moi... C'est mon premier nouveau col en 2015.
Regroupement au col... Nous sommes à la limite entre la Drôme et le Vaucluse. Merci à Jean-Philippe pour la photo.
Jean-Philippe est avec nous... Je l'airetrouvé entre Sédéron et Macuègne... Je pensais qu'il serait bien plus loin devant... Mais il connait parfaitement le parcours et sait se gérer...
Nous arrivons à Sault avec un vent qui comment à être gênant et fort, même s'il est encore favorable. Il se trouve qu'il y a des grosses rafales qui sont dangereuses... La pause de Sault est rapide... juste pour remplir les bidons.
J'aperçois avec nostalgie, la route qui mène au col des Abeilles, que nous avions passé à minuit, en 2009, avec Benny, lors d'un 700 de notre cru...
Nous contournons le Ventoux... Et vu le vent qu'il y a en bas, très sincèrement, je n'ai pas trop de regret de ne pas y faire grimper mes roues...
KM 203 - 13h35 (soit 9h35 depuis le départ), Jean-Philippe, arrivé juste avant nous, pointe nos cartes de routes... En effet, Saint-Hubert est un petit hameau et aucun commerce ne s'y trouve. Le moyen le plus sûr de pointer était la réponse à la question secrète.
Quelques kilomètres après avoir redémarré, nous voytons Christophe et Nicolas arrêtés sur le bas côté. Nicolas, seul vélo couché à avoir fini le Mille du Sud dans les temps, a chuté dans un virage. Nous nous arrêtons pour leur proposer notre assistance, mais les pompiers sont déjà en route... Jean-Philippe arrive en outre sur ces entrefaits... Il nous propose de repartir... Nous le faisons en souhaitant que ce ne soit pas trop grave pour Nicolas... et en souhaitant à Christophe de pouvoir repartir malgré tout.
Méthamis : km 217... Nous avons mangé notre pain blanc. Alors arrêt dans un café pour boire un coup. A partir de maintenant, et pendant au moins 70kms nous allons avoir un vent défavorable...
Jean-Philippe a réussi à nous dégotter de toutes petites routes pour contourner Carpentras... Et vu le vent... C'est tant mieux.
La route entre Aubignan et Saint-Paul Trois Châteaux va être un vrai calvaire... En effet, le vent souffle maintenant très fort (80km/h parfois) de face... Et nous oblige à nous accrocher littéralement à notre guidon. J'ai mal aux épaules à force de le serrer pour m'éviter d'être déporté de l'autre côté de la route... En plus il y a beaucoup de circulation...
Par contre, en "vrais connaissaeurs", nous ne nous mettons pas la pression. Nous roulons à la vitesse qu'il faut... même si parfois c'est 12km/h... et nous arrêtons pour nous vider la tête.
Juste avant Suze la Rousse nous sommes rejoins par Gillou qui vient faire un bout de route avec nous... Sa gentillesse est toujours aussi grande. Ilest spécialiste de venir voir les copains sur les 600, comme l'an passé après Le Puy.
Saint-Paul Trois Châteaux annonce peut être la fin du calvaire.... J'espère de tout mon coeur, que les gorges de l'Ardèche seront plus abritées.
Nous traversons le Rhône et arrivons à Bourg Saint Andéol. Il est 18h45, nous sommes au kilomètre 295. Nous n'avons finalement pas si mal roulé que cela depuis le dernier pointage... La moitié du parcours a été roulée... Reste plus que l'autre moitié.
Le vent a bien entamé nos forces et nous décidons de recharger nos batteries dans un bar, avec café, coca ou perrier et en mangeant un sandwich que chacun a avec soit.
On sait maintenant, selon le descriptif de Jean-Philippe, qu'on va grimper 300m de dénivelé assez rapidement.
Allez, on repart...
La montée de Saint-Remèze ne se passe vraiment pas bien pour moi. Je n'avance pas. J'ai l'impression de m'être grillé contre le vent (alors que c'était valex qui faisait tout le boulot). Je glisse à Brigitte, à Franco et Robert le mot de me laisser seul ce soir après la pause repas... J'ai des doutes quant à ma capacité à rentrer dans les temps. Je ne dis rien à Valex, qui de toutes les manières ne m'écoutera pas... :-) <3
Pour Franco et Robert, qui sont vraiment au dessus du lot, je ne voudrais pas les faire prendre le risque de rater leur premier 600... Et pour Brigitte, son premier PBP...
Saint-Remèze : au vu de l'heure qui avance nous décidons de nous arrêter au restaurant du camping... Camping dont je me souviendrai que tardivement avoir été l'hôte il y a quelques années, sur une Ardéchoise en plusieurs jours, avec Valex, et Ard... Et le Nain ? je ne sais plus...
Nous allons faire l'animation au restaurant du camping... quand les gens vont se rencarder sur notre balade... Forcément on est pris pour des fous... Pas grave... Pour l'instant on recharge les batteries. J'appréhende la nuit... Je me dit que si je passe le contrôle de Mézilhac dans les temps (5h30),ce sera "gagné". Mais pour l'instant je suis loin de tout cela.
La pause aura duré une bonne heure... Mais personne ne s'impatiente... Pas même moi :-). Il est 21h20 quand on repart. Avec le vent froid on s'habille chaudement... Sauf qu'on va devoir réenlever des couches par la suite pour cause de trop chaud...
A partir de Ruoms, nous commençons à remonter plein Nord. C'est d'ailleurs à Ruoms je crois que nous rattrapons Nicolas, qui avait chuté cet après midi. Il n'est pas au mieux... et nous apprendrons ensuite qu'il aura du abandonner... Bon courage l'ami pour la suite...
Nous remontons tranquillement jusqu'au Aubenas, où l'arrivée en ville es tassez longue, après surtout un très long faux plat... On va arriver au pied des choses sérieuses...
Avant de commencer, Gillou nous quitte puisqu'il possède un pied à terre dans le coin... Il est environ 1h du matin... et nous attaquons la longue montée vers le col de Mézilhac...
La montée que je connais par coeur n'est pas très dure, mais le vent complique les choses... Plus mes jambes qui se refusent à tourner... Dès le pied, Franco, Robert et Brigitte se sont envolés. Seul Valex tient à rester à mes côtés.
Les kilomètres déroulent lentement... je joue au jeu de l'altimètre... Plus que 800m de D+ à grimper, 700 et ainsi de suite...
A 6 kilomètres du sommet environ, Valex me demande qu'on s'arrête dormir... En d'autre temps cela m'aurait embêté... Mais pas aujourd'hui... Au vu de tout ce qu'il fait pour moi... En puis au final, on décide de dormir 15 minutes... Nous sommes au pied d'une maison, en recul de la route... Juste allongés sur le dos... Et 15' plus tard, nous voilà de nouveau sur le vélo...
Il est 3h25 quand nous atteignons le sommet du Col de Mézilhac. Je constate que les copains "ont joué le jeu" et ne nous attendent pas. C'est tant mieux car ilsauraient eu froid à nous attendre. Pendant que Valex regarde pourquoi sa chaine craque, je pars remplir mes bidons...
Nous ne nous attardons pas trop car avec le vent il fait froid... La route vers Sardiges, je l'ai plutôt souvent empruntée de jour et à la montée... Même avec un bon éclairage, et avec la fatigue, la descente est compliquée... Nous nous arrêterons encore dormir 15' je pense à Dornas, dans un abri bus.
Quand nous repartons, je sais qu'il ne reste plus qu'une bosse, pas difficile mais qui nous emmène du Cheylard à St Bonnet le froid à plus de 1200m... Ensuite ce sera gagné.
Saint-Julien Boutières : il est encore très tôt et personne n'est encore dans la rue principale... Ce ne sera pas le cas fin juin au moment de l'Ardéchoise. Nous profitons de la fontaine pour remplir les bidons.
7h00 arrivée à St Agrève... Je sais que c'est gagné... J'envoie un SMS à Brigitte pour la "rassurer" avec le secret espoir qu'ils nous attendront pour rentrer tous ensemble. Dans ce café, Valex va prendre un coup de stress... Il a perdu sa Carte Bancaire... Il va la retrouver, aux toilettes, en se déshabillant :-) . Il l'avait coincée dans le cuissard à la sortie du restaurant hier soir et avait oublié de la ranger...
Après 30' de pause, on repart, sous la bruine et dans le vent...
Passage à St André en Vivarais
A Saint-Bonnet le Froid, km 462, il est 8h15, nous répondons à la question secrète...
Bizarre, maintenant Valex fait très attention à ses affaires... Ah oui, je voulais dire aussi que la photo ne date pas du mois de Novembre mais bien du 17 Mai 2015 ;-)
Un compagnon de route a été rattrapé par nous et il nous accompagne sur les quelques parties difficiles allant du Col des Baraques au Col du Rouvey.
L'horizon semble vouloir se dégager...
A partir de maintenant... cela ne devrait être que du bonheur...Nous avons atteint le point culminant de la balade...
Nous fonçons maintenant vers Lalouvesc. Je me régale dans la descente grâce aux précieux conseils de maître Valex.
Notre camarade semble avoir envie de dormir... Il est bien content que nous l'ayons tracté sur les sommets ventés.
Grande joie à Sarras où les copains de l'ATSCAF nous crient que le groupe de Brigitte est à 5 minutes devant...
Après que nous nous soyons aussi arrêtés à Sarras et les copains à St Vallier, ils nous rattrapent sur la route de Hauterive... Nous voilà plus fort pour affronter le faux plat et le vent...
KM 523 - 11h02 - Alors que nous avons près de 3 heures d'avance sur l'horaire de contrôle, nous pointons à Chateauneuf de Galaure...
La concentration est extrême... Surtout ne rien gâcher maintenant...
Allez!!!!! on y est presque.
ça commence à sortir l'écurie.
Merci Jean-Philippe pour les derniers coups de cul... ^^
Varacieux - Km 558 - Il est 12h55 nous avons encore pris de l'avance sur la fermeture du contrôle. Il reste juste à faire attention maintenant. Il ne reste que tu plat et de la descente...
A Vinay, on s'arrête au feu rouge... Si si...
A voir les sourires sur les visages... c'est qu'on est bien parti.
Alors qu'on plonge vers l'entrée de la voie verte, on aperçoit les nuages accrochés sur le Vercors.
Alors que nous arrivons sur la voie verte, nous apercevons Brigitte, Franco et Robert qui repartaient... Une vague de joie immense me submerge, les larmes coulent... L'émotion toujours aussi forte... On va le finir ensemble ce "p....n" de brevet...
Les sourires en disent long...
Bravo l'ami tu as ta revanche sur l'an passé.
Eh oui mon gars... Il y a quelques années tu me traitais de taré... Ben Bienvenue au club mon ami...
Bon sang comme c'est bon...
Nous savourons les 34 derniers kilomètres qui se terminent déjà... Voici le pont d'Oxford, synonyme de presque délivrance...
Bravo les copains... et MERCI!!!!!
Une arrivée groupée à 8... c'était inespéré.... et avec 5 heures d'avance sur l'horaire au final...
Allez on remplit le carton... on le signe... et on a le droit d'accéder à la sauterie de fin Août ;-)
Maintenant on savoure....
Les images depuis l'appareil de Jean-Philippe... On s'y croirait...
A gauche, Christophe, le compagnon d'infortune de Nicolas est arrivé...
Allez une petite photo souvenir...
Voilà, nous sommes qualifiés pour Paris-Brest-Paris et c'est une fierté pour chacun de nous. Pour Valex, Bruno, Florian, Alain et moi, ce sera la deuxième ou troisième participation. Pour Brigitte, Franco, et Robert, ce sera la première... Je nous souhaite le meilleur pour le mois d'Août... et qui sait peut être nous retrouverons nous à l'arrivée, pour faire la fête ???
Allez place à la récupération active, sans perte de vélo quand même, car il reste un peu moins de 3 mois avant le départ...