A la conquête de cols du Vercors
C'est la fin de nos vacances à Masneuf. Les enfants reprennent le sport la semaine prochaine, Carole va commencer à préparer ses cours aussi, et comme le retour en voiture va être chargé ce week-end (à partir de vendredi), nous avons décidé de partir ce Jeudi.
Le porte-vélo ayant été oublié sur la modus, je me résous à rentrer sur Lyon en vélo. Le retour se fera en 2 étapes :
- Masneuf-Saint Marcellin par le Vercors aujourd'hui
- Saint-Marcellin-Lyon demain
A Saint-Marcellin, j'ai la chance d'être hébergé par Olivier que je remercie encore ainsi que toute sa famille.
Cela fait longtemps que je projette d'aller rouler dans le Vercors, mais ce n'est pas tout près de chez moi et comme je répugne à utiliser la voiture pour aller rouler (même si cela m'arrive parfois), la liste des cols que j'ai conquis de ce massif est très light. Je vais essayer de réparer cela aujourd'hui.
Le départ s'effectue de manière tardive un peu avant 9 heures en direction, une fois encore, du Col du Moulin à Vent (FR-07-0592). Après avoir passé La Selve et le Pont de Boyon, je rattrape des cyclos du club de Privas, un peu avant le camping du Chambon de Bavas.
Depuis longtemps je cherche à obtenir un maillot de ce club, car je le trouve très coloré et vivant. Mais seulement, il faut être membre du club... alors tant pis.
Juste après le camping je prends la route de Saint-Cierge la Serre. La route de Saint-Cierge est constituée de 2 portions distinctes en terme de "côte". Les 3 premiers kilomètres sur une route plutôt ombragée et avec une pente entre 4 et 5%.
puis ensuite la route est quasiment plate jusqu'au col du Trible (FR-07-0540b)
La route reste plate jusqu'à Saint-Cierge la Serre, mais le paysage et la vue change :
Le paysage est plus aride car souvent balayé par les vents : ci dessus on aperçoit les anciennes mines de zinc.
Je traverse rapidement Saint-Cierge la Serre pour redescendre sur La Voulte. Alors que je commence à prendre de la vitesse, je fais une rencontre :
Après les routes de chèvres de ces derniers jours, c'est les chèvres qui sont sur ma route... Je reprends mon parcours en restant méfiant histoire de rester entier...
Juste avant d'arriver à La Voulte après une bonne descente où je ne suis pas rassuré, je bifurque sur la droite histoire de passer symboliquement une nouvelle fois le plus bas col d'Ardèche à savoir le Col de Viaux (FR-07-0199). L'arrivée sur La Voulte nous présente les vestiges d'un pont dont je n'ai pas pu trouver l'origine :
Je traverse le Rhône par la petite route qui mène à Livron, là même où nous sommes passés lors du BRM 300km de Beaurepaire au mois d'Avril.
La route est maintenant beaucoup moins sympathique. Une longue portion "sans trop d'intérêt" va me mener de livron à Aouste sur Sye.
La route est plate et un peu beaucoup monotone. Mon objectif est maintenant le Col des Rechats (FR-26-0512). Je continue ma route via Allex, puis Crest, Aouste et Mirable-et-Blacons... Je me fie à mon GPS qu'Olivier qualifie de génial.... Sauf que la bête cherche à me faire monter le col par un chemin impraticable en vélo de route.
Dépité je suis obligé de revenir sur mes pas pour info voici la route que j'ai essayé de prendre....
Des cyclos locaux me confirment que le col n'ets pas accessible via un vélo de route...
... sauf que mon amie Brigitte me confirme via le blog de Gérard BETTON que la route est accessible via la route qui monte au col de la chaudière.... Conclusion : mieux vaut se fier à ses amis qu'à son GPS... où aux locaux .
Dépité d'avoir raté le col, j'en viens même à envier les estivants qui se baignent ou qui font du canoë dans la drôme....
Je récupère la route principale (D93) à Saillans et roule maintenant en direction de Die. Sincèrement, cette portion de route est très monotone... Mais jusqu'à je que je sache qu'il y avait autre chose à faire... je continue jusqu'à Die... La route n'est pas passionnante, elle est longue, mais qu'importe puisqu'elle doit me faire découvrir, à vélo, un certain nombre de cols du Vercors.
A l'entrée de Die, je me dirige à gauche sur la "Route du Col du Rousset". La route n'est qu'un long faux plat montant jusqu'à Chamaloc où je recharge en eau...
A la sortie de Chamaloc, la couleur est annoncée...
... je connais ce col pour l'avoir grimpé pour la première fois en Août 2004. En plus hier, j'ai lu qu'Olivier trouvait le col très roulant... Il n'est effectivement pas très dur, la pente du début se situant entre 3 et 5% au fil des kilomètres, mais il est plus de 13h, je suis en plein soleil, et mon Polar annonce 35°C au soleil...
Je laisse sur la droite les champs de Lavande (ou de Lavandin, merci aux spécialiste de m'aider...) et je commence à apercevoir où je me dirige. La journée sera bonne pour le dénivelé...
Même si la route ne grimpe pas outre mesure, je m'aperçois vite que je prends quand même de l'altitude...
... et que je me rapproche du col...
J'ai vraiment très chaud au point que rapidement j'ai asséché mes 2 gourdes remplies au pied du col. Heureusement, et cela fera sourire certains, j'ai dans mon sac à dos une bouteille de 1.5l. C'est le moment de s'en servir. Mais maintenant, il faut que cela tienne jusqu'en haut...
La vue est classique mais magnifique. Finalement, même si je monte doucement, je vois que mes efforts seront bientôt récompensés...
... ce qui se confirme quelques minutes plus tard car j'arrive au Col du Rousset (FR-26-1254)...
Après une courte pause photo pour immortaliser la route que je viens d'effectuer,
je traverse le tunnel en appréciant le fait d'avoir mes lampes avant et arrière, ainsi que la fraicheur...
En croyant aller chercher le collet de Sapiau (FR-26-1510), et suite à une erreur de positionnement de ma part de ce col sur mon GPS, j'arrive sur le parking du Teleski de l'Echelette...
Ce parking est en cul de sac, situé à 1390m d'altitude. Je me rends bien compte que je ne suis pas au col... En cherchant plus loin lors de mon retour à la maison, je n'ai pas de regrets, ce col étant un col muletier, je n'aurai pas pu l'atteindre avec mon vélo de route.
Me voilà en train de redescendre vers le Col du Rousset. Sur l'aire du jeu du Parking, j'ai la possibilité de recharger en eau (bidons et bouteille).
Je repars donc en ayant déjà gravi 4 cols, mais en n'en ayant aucun de nouveau. Me voilà empruntant la D76 en direction de Vassieux en Vercors. Je passe tranquillement le col de Saint-Alexis (FR-26-1222b) que j'avais déjà à mon actif...
... puis j'arrive sur Vassieux en vercors, haut lieu de la résistance lors de la 2° guerre mondiale. Apercevant ses paisibles vaches, je pense à Michel que cela fait toujours marrer...
... Mais maintenant, finie la plaisanterie. Il faut aller conquérir de nouveaux col. Je commence par aller chercher le Col de Poncel (FR-26-1100f). Ce col m'oblige à un petit détour via un aller retour mais ne présente aucune difficulté majeure depuis Vassieux.
Ouf! J'en aurai au moins un nouveau ce soir...
Je retourne donc chercher la D76 pour m'en aller conquérir un col plus difficile : le col de La Chau (FR-26-1337a). Pour l'avoir déjà atteint en voiture en 2004 lors de la visite du Mémorial de la Résistance, je sais que je vais souffrir. La pente est proche des 8% et j'ai l'impression de ne pas avancer vite... Par contre, j'ai une super vue sur le village de Vassieux.
Après de longues minutes d'efforts, j'arrive enfin à mon 7° col de la journée.
Je fais une courte pause me permettant d'ingurgiter ma canette de Coca que j'avais emmenée et je repars vers le col suivant et moins dur, dans la continuité, à savoir le Col de Chaud Clapied (FR-26-1412a). 2 kilomètres seulement seront nécessaires pour l'atteindre.
Ce col est en fait situé tout près de la station de Fond d'Urle...
Je sais maintenant que la route va être plus tranquille car j'ai atteint le point culminant de ma sortie. Même s'il me reste encore plusieurs cols à passer, il semble qu'ils soient beaucoup plus tranquilles.
Après plusieurs kilomètres de descente tranquille, je bifurque sur la D199 en enchainant un col sans panneau, celui de Taillebourse (FR-26-1165a) puis celui de la Portette moins d'un kilomètre plus loin (FR-26-1175).
Je poursuis ma route sur la D331 pour aller chercher (en descente) le col du Pionnier (FR-26-1029c) juste après lequel je trouve 2 magnifiques tunnels creusés dans la roche.
Je poursuis alors ma descente vers le Col de la Croix (FR-26-0722). Avant d'y arriver, moi qui est le vertige, je suis saisi par le vide que je vois sous moi...
J'atteins le Col...
...lorsque je reçois un SMS de Brigitte me disant "As tu fini ? Je suis dans le coin, route Grenoble Valence.". Ni une ni deux, je la rappelle en lui signalant ma position et nous convenons de nous retrouver à Saint-Jean en Royans. Elle est en voiture... On ira boire un coup.
Depuis quelques kilomètres mon vélo souffre de quelques problèmes mécaniques. La chaine saute sans raison dans les descentes, alors que je ne pédale pas. Je la trouve très détendue.
Alors que je viens de passer Bouvante le Bas, j'entends un bruit de cable qui casse. Heureusement j'arrive à m'arrêter sans tomber... Je m'aperçois que mon plateau est bloqué par le dérailleur avant. Heureusement pour cette fois que je descendais en roue libre, sans quoi je prenais une gamelle monumentale.
Je rappelle donc Brigitte pour lui signaler l'incident... Elle vient gentiment me chercher. Entre temps, Olivier m'a donné rendez vous à 19h00 à la piscine de Saint Jean en Royan. Olivier étant un très bon bricoleur, je ne doute pas de pouvoir repartir. Néanmoins, je sais que l'ascension prévue du dernier col (Col Gaudissard, FR-26-0889a) ne se fera pas. Tant pis.
Après que Brigitte m'ai récupéré, nous allons donc boire un coup comme convenu...
... devinez donc qui boit quoi
Après plusieurs minutes de discussion, un cyclo surgit, tel Zorro, c'est évidemment Olivier...
Comme je m'en doutais, il me dépanne en 2 temps trois mouvements, en me montrant en outre comment utiliser le sable présent par terre comme savon pour se nettoyer les mains, pleines de cambouis...
Nous repartons alors en direction de chez lui par les petites routes. Sa réparation de fortune tient bon, même si maintenant ce sont mes cales de chaussures qui lâchent du fait d'avoir marché 3 kilomètres tout à l'heure.
Nous atteignons Saint-Marcellin assez rapidement et immortalisons la scène...
L'avantage d'un blog, c'est que les lecteurs connaissent vos goûts... Et Olivier lit mon blog... Du coup, dès mon arrivée (après un petit détour pour permettre à Olivier d'atteindre les 4000m de dénivelé dans la journée et plus de 260km, excusez du peu), voici ce à quoi j'ai droit...
Très gentille attention. Merci encore Olive.
C'est donc ainsi que se termine ce beau parcours de 196.6km, 2470m de dénivelé et 12 cols.
La journée se terminera par une inspection en règle de mon vélo par Olivier, mais surtout par des conseils et une remise en état me permettant de rallier Lyon sans problème le lendemain.
Merci encore à Brigitte, Olivier et sa famille pour leur aide et leur accueil...